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2034: fiction ou réalité ?

 

 

5/8 : la data connait tout de vous

 

 

Fiction : Dans 2034, les données personnelles des individus sont collectées de nombreuses façons, via les nombreuses caméras de surveillance qui traquent leurs déplacements, via les réseaux sociaux qui tracent leur comportement ou leurs opinions. Elles font également l’objet d’un échange marchand contre l’obtention du revenu minimum garanti. Les Titans les exploitent ensuite pour construire un capitalisme de surveillance redoutablement efficace, qui leur garantit leurs profits économiques et un contrôle absolu des choses.

C’est ce que Symes, l’ancien professeur de philosophie dénonce à Pierre, en lui reprochant de participer par son travail d’analyste data, à ce système.

« - Ils sont partout. Ils contrôlent tout. Ils nous surveillent. Ils nous connaissent mieux que nous ne nous connaissons nous-mêmes. Ils sont capables de nous influencer, de nous manipuler. Vous qui venez du pays des Libertés et des Lumières, qu’est-ce qui vous a pris de vendre ainsi votre âme au Diable ? »

Réalité : En 2015, Facebook menait une étude pour démontrer la puissance de ses algorithmes. Celle-ci était réalisée auprès de 86.220 volontaires, ayant chacun un compte Facebook, et ayant accepté de répondre à un questionnaire de personnalité. L’algorithme cherchait à prédire les réponses des utilisateurs du réseau social en fonction de leurs « J’aime » sur leurs pages web. Ces prédictions étaient comparées à celles de leurs collègues, amis, parents ou conjoints. Les résultats ont été édifiants : il suffisait de dix Like à la machine pour donner de meilleures réponses que les collègues de travail, soixante-dix pour surpasser les amis, cent cinquante pour faire mieux que les membres de la famille, et trois cents pour dépasser le conjoint. L’algorithme se révélait même plus précis que l’individu lui-même dans certains domaines comme ses addictions ou l’étendue de son réseau social. Facebook connait donc quasiment tout de nous. Il est notamment capable d’identifier nos envies d’achat, nos préférences, nos opinions politiques, et même les indécis capables de faire basculer une élection (cf l’affaire Cambridge Analytica). 

Car les données, extraites de nos conversations, sont en train de créer un historique trahissant nos fréquentations, nos sentiments, nos actions. Mais les algorithmes qu’elles alimentent sont capables de révéler, eux, ce que nous pourrions faire sans que nous en ayons conscience. Yuval Hariri, dans son livre « Homo Deus », résume la situation ainsi : « au XXIème siècle, nos données personnelles sont probablement la ressource la plus précieuse que la plupart des humains puissent encore offrir, et nous les donnons aux géants de la technologie en échange de services de messageries et de vidéos de chats ».

Alors, 2034 : fiction ou réalité ?

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